Concerts inédits à Stella Matutina – 26 et 27 octobre 2018 – Jeanne Cherhal

1/ Vous faites cette année encore un joli cadeau aux Réunionnais en leur offrant un spectacle inédit. Chez vous, la musique et les mots se mêlent plus que jamais! A quoi peuvent-ils s’attendre le vendredi 26 octobre ?

C’est un vrai bonheur pour moi de venir régulièrement chanter sur l’Île, alors disons que le cadeau est réciproque ! Je suis en train d’écrire, pour m’amuser, un petit bouquin dans lequel je recense les mots de la langue française que je préfère. Pour chacun d’entre eux je donne une définition très personnelle. Je les aime pour leur sonorité, leur fantaisie, et bien sûr pour ce qu’ils m’évoquent de façon intime. J’ai eu envie de lire en public un extrait de ce travail en cours, en faisant résonner certains de ces textes avec mes chansons. Ce spectacle, que je suis en train de peaufiner ces jours-ci pour le jouer à Stella, sera une sorte de lecture musicale, autour de mon piano.

2/ Vous faites partie de celles et ceux qui portent haut la langue française. On connait votre engagement pour la cause féministe. Êtes-vous des « défenseurs » de la francophonie ?

Je n’oserais pas me définir ainsi, mais effectivement, en chantant et en écrivant délibérément en français, en essayant de creuser toujours un peu plus mon écriture, je célèbre ma langue natale, que j’adore. Et je suis toujours très attachée à l’idée d’aller chanter dans des zones francophones hors de la France métropolitaine !

3/ La Réunion semble être pour vous une terre d’inspiration. Êtes-vous plutôt « côté terre »? « Côté mer »? Ou « côté rencontres »?

Comment choisir entre les trois? Côté rencontres, j’ai d’abord connu la Réunion grâce à des attaches amicales, qui s’entretiennent et s’étendent au fil des années. Côté mer, j’ai bien sûr été immédiatement charmée par le lagon et la beauté des fonds marins, et j’ai d’ailleurs passé mon PADI il y a quelques années à Saint-Gilles. Et côté terre enfin, pour la marcheuse amatrice que je suis, rien ne vaut les longues ballades à pied autour d’Ilet à Cordes ! Donc je ne choisirai pas…

4/ Parmi les chansons que vous avez écrites à La Réunion, pouvez-vous nous parler d’un titre en particulier ?

J’ai du en écrire une bonne vingtaine je pense ! Notamment la moitié de mon prochain album. Il y en a une qui me vient en tête, car elle est sortie il y a quelques jours sur un album de Sophie Calle. Elle a demandé à une quarantaine de chanteurs d’écrire une chanson en hommage à son chat mort quelques temps auparavant. Le côté saugrenu de ce projet allié à l’incroyable personnalité de Sophie Calle rendaient cette demande irrésistible ! J’ai écrit la mienne à La Montagne, dans une petite case qu’on me prêtait et où je laisse depuis quelques temps un clavier pour en avoir toujours un sous la main, au cas où. Elle commence ainsi : « Je vis dans un cimetière »… C’est gai ! Elle figure donc sur ce disque intitulé « Souris Calle », et a pris sa source à l’ombre d’un filao.

5/ Quel est votre état d’esprit à quelques jours de cette création musicale ?

Je suis ravie à l’idée de jouer à Stella et je viens justement de terminer une répétition de ce spectacle dans le studio où je travaille. J’ai hâte d’y être !